Sommaire de l'OP
II. Conseils, entretien, choix et associations
Sommaire de la seconde partie
- La FAQ du jeans
- Chaussures
- Conseils généraux d'entretien
- Pour le cuir gras
- Pour le nubuk/daim
- Quelques conseils de pro
- Informations générales
- Fer et patins
- Fabrication
- Chemises
- Polos
- Manteaux
- Matières, tissage et tricotage
- Lexique
- Mailles
- Laine
- Cachemire
1. La FAQ du Jeans
Merci à Mdt pour la rédaction de ce chapitre et à George Sable pour ses précisions :
- C'est quoi un brut ?
Un brut (vous trouverez raw denim en anglais, parfois dry) est un jean qui est vendu non délavé (aucun rapport avec les marques blanches sur un jean Kaporal. Ça veut seulement dire que la toile n'a jamais été lavée.)
- C'est un jeans bleu foncé quoi ?
On dit pas bleu foncé, on dit indigo.
Et non, un jean gris peut être raw, du moment qu'il n'est pas délavé.
- Mais pourquoi ça compte ?
Parce que t'irais pas te payer une Citroën d'occasion plus chère qu'une neuve. Pourquoi tu feras pareil avec une paire de jeans ? (bon, ok, t'irais pas te payer une Citroën tout court.)
- Mais encore ?
Le denim est l'une des matières qui s'embellit en vieillissant. Porter un brut, c'est lui imprimer votre mode de vie. C'est un vêtement qui à une histoire, une âme. Bref c'est un délire de sale hipster.
- Une matière ?
Le denim, c'est tout simplement du coton, tissu avec une trame généralement blanche et une chaîne généralement bleu.
- The fuck ? Chaine ? Trame ?
Warp and weft en anglais. Un tissu, c'est des fils qui s'entrecroisent. Pour faire simple, la chaîne c'est les fils dans un sens, la trame les fils dans l'autre sens.
- Ah, donc, trame blanche ?
Retourner votre jeans. C'est ce que vous voyez. Et donc oui, la chaîne bleue c'est ce qui est à l'extérieur. Tant qu'à faire on ajoute warp, nep.
- Warp ? Nep ?
Des détails du tissus. Franchement c'est pas très important, si vous vous préoccupez de ça vous êtes plus au niveau débutant et vous avez déjà acheté votre premier jeans unsanforized.
- C'est quoi unsanforized ?
Le problème d'une toile non délavée, c'est qu'elle a tendance à rétrécir au premier lavage.
Du coup y'a des traitements pour combattre ce rétrécissement. Pour le jeans c'est la sanforization.
L'immense majorité des toiles sont sanforizées. Quelques toiles de puristes ne le sont pas, c'est à dire qu'elles rétréciront bien plus au premier lavage.
- Rétrécir ? Mon jeans à 200 boules va rétrécir ?
Comme tous les articles en coton, a fortiori ceux qui ne sont pas prélavés. La chaîne et la trame se resserrent sous l'action de la flotte.
- Rétrécir ? De combien ?
Sur un jeans sanforized, de l'ordre de 0.5-1 pouces à la ceinture en longueur. 0.5 si lavage à froid, 1' si lavage à chaud.
- 1' à la ceinture ? Je vais plus rentrer dedans !
Non en fait. Parce que, selon la même logique, le denim se détend sous l'action de votre bide. Donc en général vous perdez ce que vous aviez gagné et regagnez ce que vous avez perdu au bout de quelques heures.
- Ça se détend de combien ?
Ça dépend de plein de choses, en particulier du poids de la toile. Plus elle est lourde, moins elle va se détendre.
- Le poids ?
Exprimé en oz, soit des onces par yard carré (oz/sq.yd). 11 (370 gr/m2 en multipliant par le ratio de 33.9) c'est léger, 12-13 c'est le classique, 14 ça commence à faire, 15 c'est lourd. Au-dessus c'est du jean de bûcheron, portable uniquement l'hiver ou à moto. Passé 20 oz le risque de perdre ses testicules devient réel.
Attention, le poids augmente après lavage (le tissu se resserre, il est donc plus dense.) Ne pas comparer le poids d'un brut et celui d'un délavé donc.
- Et à part la détente, ça change quoi ?
Plus c'est lourd, plus ça tient chaud. Vous ne porterez pas un 14+oz au dessus de 20 degrés, et pas un 12+oz au dessus de trente.
Plus c'est lourd, plus les contrastes risquent d'être forts.
- Les contrastes, on y arrive enfin ?
Oui. L'objectif de la plupart des amateurs, c'est d'obtenir de beaux contrastes une fois leur paire portée et, après quelques mois, lavée.
Les contrastes naissent des différences entre les zones peu sujettes aux frottements et les zones à forte abrasion. Plus la toile est lourde, plus certaines zones (le creux de la jambe, les moustaches) vont être marquées.
- Ah, c'est inter... wait. Quelques mois ?
Un brut se lave peu. Pas même si vous habitez un pays froid.
- Mais c'est dégueulasse !
Le passage en labo d'un jean lavé et porté une journée et d'un jeans porté six mois montre des taux de bactérie semblable. Bien sûr faut pas faire du vélo avec dans le désert, mais bon...
- Du coup je le lave pas ?
Nan, ça c'est pour les ayatollah. Ton brut tu le laves quand il sent mauvais.
- Et je le lave comment ?
La version low, c'est en machine à 30/60 degrés à l'envers dans un filet (ou une taie d'oreiller) avec du woolite noir.
La version high, c'est trempé dans ta baignoire froid/chaud avec du woolite pendant 45 minutes.
Pas de sèche linge. Pas d'essorage fort. Tu roules la paire dans une serviette, tu éponges le trop plein d'eau, et tu fais sécher à plat ou pas à plat.
Dans les deux cas tu vas perdre la première fois de l'indigo, donc gaffe aux autres fringue. Laver la paire seule. Gaffe à tout d'ailleurs.
- plat/pas à plat ?
Si tu veux perdre le moins possible en longueur, en plus de bien stretcher l'intérieur de la jambe après le lavage, tu le pends la tête en bas.
- Stretcher l'intérieur (inseam) ?
Jeans humide à plat, retourner, tu plaques la main sur la couture interne de la jambe au niveau de l'entrejambe et, avec l'autre, tu pousses pour étirer la jambe. Tu replaces la main un peu plus bas et tu repousses. Etc.
- Froid/chaud ?
Cf. Infra. Plus c'est chaud, plus ça rétrécit. Certains disent que ça joue sur le délavage, plus fort à chaud.
- Gaffe à tout ?
L'indigo déteint. Donc avec votre denim brut indigo tout neuf, attention aux :
- canapés, fauteuils
- meubles blancs sur lesquels vous reposez vos gambettes
- chaussures claires
- Pourquoi le plus important c'est le premier lavage ?
Un brut est amidonné (starch.) Ça renforce son coté rêche. Ça amplifie les frottements, donc les futurs contrastes. Au premier lavage, cet amidon dégage. Certains ouf s'amusent à réamidoner leur paire, m'enfin...
C'est pour cela qu'un brut est plus confortable une fois lavé pour la première fois.
- Donc ça se tend, ça se détend... c'est l'enfer pour choisir sa taille ?
Oui. D'autant que le sizing des marques est peu consistant, et qu'en fonction des toiles ça varie pas mal. APC par exemple se détend énormément.
- Je fais comment sur le net ?
Tu mesures le jean qui te va le mieux. A plat, à la ceinture, les deux faces du jeans au même niveau.
Tu regardes le guide des tailles du fabriquant.
Version low : tu prends la plus proche au dessus
Version middle : tu prends la plus proche
Version high : tu prends la plus proche en dessous
APC fit guide
Gustin fit guide
Nudie fit guide
Edwin fit guide.
(Unbranded et 3Sixteen : mesures sur les pages produits des sites officiels.)
- Je fais comment en boutique ?
Version low : tu fermes le jeans mais est pas très à l'aise
Version middle : tu fermes le jeans en galérant à mort ou tu fermes pas le dernier bouton
Version high : tu fermes pas les deux derniers boutons
Bien sûr ça s'adapte en fonction du poids. Un 12oz, tu peux faire le high. Un 18oz, ça peut valoir le coup de pas faire le barbu. Et, par exemple, version APC : tu boutonnes juste le premier.
- Et pour la longueur ?
Le plus prudent, c'est de faire un revers en attendant le premier lavage, puis un ourlet via ta couturière. Ou en point de chaînette.
- Point de chaînette ?
L'ourlet de base, tu découds, tu remontes, tu recouds, le tout à la machine. Tranquille, même si l'épaisseur de la toile peut rendre l'opération sport. 5/10€ chez n'importe quelle couturière de quartier.
L'ourlet hipster, à l'ancienne, demande une machine spéciale, dite Union Special. En France y'a que repair jeans qui en fait. A ce moment l'usage veux que tu portes encore un revers histoire de montrer ton bel ourlet à 25 boules.
- Revers ou pas revers alors ?
Comme tu veux. Ça dépend de tellement de trucs, le plus important étant ton goût perso.
Le revers permet de montrer la toile selvedge, l'ourlet en point de chaînette si t'es un hipster.
Il a aussi une grande influence sur la perception visuelle de la jambe, pouvant la rétrécir, marquer la différence avec la chaussure, etc...
- Ah, enfin, on parle de selvedge ?
Ouais mais non. Je voudrais ajouter qu'il y a plein de méthodes pour faire un revers : simple, double, petit, grand. Pas de règles. C'est un jean nom de dieu, pas de prise de tête.
- Mais le selvedge ?
Bon, alors, le selvedge, c'est un truc pour pigeon. T'as Jules et Bershka qui fait un selvedge, c'est te dire.
C'est une toile tissée sur de vieux (ou faux vieux) métiers, jadis synonyme de qualité, aujourd'hui un argument marketing.
Une toile selvedge se reconnait facilement sur l'envers du jeans. Google Image it.
Il y a de bonnes toiles pas selvedge. De mauvaises toiles selvedges. Même s'il y a cent fois plus de chances que la toile soit bonne si elle est selvedge.
- Donc j'achète un raw selvedge denim sanforized dans lequel je suis un peu serré et avec du rab de longueur, c'est ça ?
En gros, oui.
- Mais je pige pas, parfois on a le choix de la longueur et parfois non ?
C'est une décision de la marque. Les deux ont des inconvénients et des avantages, les deux correspondent aussi à des positionnements, vont dépendre de la culture du pays...
Aux USA, dans une bonne boutique de denim, tu as une retoucheuse qui te fait des ourlets minute. En Europe sur le premium on aime bien avoir le choix de la longueur... longtemps la longueur 34 unique a été l'apanage du bas de gamme européen, mais là encore ça change (Celio fait trois longueurs désormais)... Une longueur unique, c'est contrôler parfaitement son jean en fonction de ses préférences (double/simple suff, stacking...), mais d'un autre coté, si vous avez une jambe à 29 et que vous prenez un jean tappered (cf. infra) à longueur unique 34, vous allez complètement changer la coupe avec un ourlet tombant 4 inches de tissu...
- Et quelle coupe ?
Ah, ça...
- ?
La réponse courte des blaireaux : semi-slim.
- Et la réponse longue ?
Comme toujours, c'est plus compliqué que ça.
Une coupe a plusieurs caractéristiques : son rise, sa largeur et la forme de sa jambe. En schématisant, ces trois caractéristiques correspondent aux trois tiers d'un jeans : le haut, la cuisse et le mollet. Il y a aussi l'ouverture, qui correspond à la largeur du bas du jeans.
- Le rise, c'est quoi ?
Le rise, c'est la taille. Haute ou basse. Souvent moyenne ou basse de nos jours.
La taille va influencer les proportions de votre bassin. Plus elle est haute, plus votre bassin semble petit, ce qui est souhaitable ou pas souhaitable selon vos proportions. Notez que si le haut de votre jean est caché (par un pull, par un tshirt), vous vous en tapez de la taille.
- La largeur ?
Un jean est plus ou moins prêt du corps, en particulier au niveau de la cuisse. C'est souvent exprimé par les termes confort, regular, slim et skinny. Mais le sens de ces termes varient. Un jeans regular, vous pouvez pincer un ou deux cm de tissu à la cuisse. Au dessus c'est confort. En dessous (mais vous pincez du tissu) c'est slim. En dessous (vous pincez rien) c'est skinny. Notez que ça va dépendre grandement de votre physique. Le fabriquant coupe pour un physique type.
Si vous avez des cuisses très fines, un slim semblera regular, un skinny semblera slim, etc. Au contraire si vous avez des cuisses de footballeur, un confort semblera regular. Le choix sage, c'est un jeans ui semblera slim/regular sur vous. Peu de matière en trop.
- La jambe ?
A partir du genou, votre jambe peut s'élargir (flare, ou patte d'eph), ne pas bouger (droite) ou se resserrer (tapper, ou tappered.) A priori plus ça tapper, plus l'ouverture sera fine, mais ça dépend bien sûr d'ou vous partez : un droit qui part d'un skinny aura une ouverture plus fine qu'un confort qui tapper un peu.
Ce que ça change ? L'ouverture déjà, et ce qu'elle implique (cf. infra), mais aussi la forme générale de la jambe. Plus ça tapper, plus ça va affiner la jambe et mettre en valeur les hanches. Ce qui là encore est une bonne ou une mauvaise chose selon votre physique. Un mec fin peut se faire une silhouette élancée, androgyne avec un jeans slim qui tapper... a lui de voir si c'est ce qu'il aime. Un mec un peu petit aux hanches larges qui se porte une coupe carotte (très tapper) pourra vitre ressembler à Gimli le clown.
- L'ouverture ?
La largeur du jean tout en bas, mesurée à plat.
Attention, si la jambe n'est pas droite, l'ouverture change lorsque vous faites un ourlet !
En plus d'être lié au tapper, l'ouverture influence les chaussures que vous pouvez porter. Là encore c'est pas évident :
- l'ouverture de la chaussure joue
- la taille de vos pieds modifiée par la forme de la chaussure
- L'ouverture DE LA CHAUSSURE ?
Ce qui faut pour la recouvrir. Une montante peut être recouverte par un jean à 19cm. Une paire de chaussures de skate à grosse languette ne sera jamais recouverte par le même jean. A vous de voir si vous voulez montrer vos chaussettes (ce qui, là encore, est une question de gout et de chaussure.)
Ça peut se poser dans l'autre sens : si vous voulez que votre jeans s'arrête au début de vos montantes, il ne faudra pas le choisir en 21cm.
Taille de pied, type de chaussure ?
Déjà votre pointure et forme de pied. Plus l'ouverture est faible, plus le pied est mis en avant.
Ensuite la chaussure est plus ou moins fine. Un richelieu pointu fait le pied long, des mocassins 180 Weston fait le pied court.
Deux exemples extrêmes :
Un grand aux petits pieds portant les dites Weston et un jean à 22cm : on ne verra presque plus ses pieds.
Un petit au grand pieds portant des richelieu pointus et un jean à 18cm : ahahah Krusty.
- Mais je prends quoi alors ?
Pour un physique normal (mais qui est normal ?) :
- taille normale, les fesses sont bien moulées
- un peu de tissu à la cuisse
- léger tapper
- ouverture entre 19.5 et 20cm
- J'achète quoi sous les cent balles ?
- un Unbranded. Trois coupes. Quelques toiles. Par le créateur de Naked & Famous.
- un Nudie, les modèles non selvedge. Plein de coupes.
- un Gustin, kickstarté. Deux coupes. Plein de toiles. Délais à prévoir. Sizing bien strict.
- J'achète quoi sous les deux cent balles ?
- un APC. New Standard (regular, leger tapper) ou Petit Standard (Slim, tapper), indigo. Vanity size + détente forte.
- un Naked & Famous. Fun et canadien. Pas mal de coupes. Des toiles originales. Leurs nombreuses collaborations sont souvent l'occasion d'avoir accès à des jeans japonais haut de gamme mais dans des coupes modernes.
- un 3Sixteen. Du beau jean de puriste.
- un Nudie Selvedge. Uniquement si tu as une coupe qui te va parfaitement parce qu'un poil reuch.
- un Edwin. Plusieurs coupes et pas mal de choix.
- un Japan Blue by Momotaro. la sous-gamme d'un très bon jeaner jap.
- J'achète quoi au dessus de deux cent balles ?
Si tu poses la question, t'as pas intérêt à y mettre autant.
Un Samurai S710xx
- Mais... mais... t'as pas parlé de la nationalité des toiles ?
On s'en tape.
Beaucoup dissertent sur les subtiles différences entre japonais et américains (délavage plus ou moins rapide, etc) mais c'est de l'enculage de mouche.
Vous trouverez de la qualité aux USA (Cone Mill), en Italie et même en Turquie. On va dire que les italiens produiront des toiles plus originales, moins traditionnelles, et encore, on trouve du gris clair japonais.
2. Chaussures
- Entretien (George Sable)
- Conseils généraux
Choussures à la crème. Le cuir est une matière dite « vivante » (la peau est morte, évidemment, mais les frottements et les échanges avec l'air ou les divers produits appliqués vont faire évoluer son aspect et aboutir à « la patine » tant recherchée) et donc fragile. Se contenter de mettre de la pâte de cirage (ce qu'on appelle couramment « cirage » et qui fait briller la chaussure) n'est par conséquent pas suffisant. Il convient de nourrir le cuir de temps à autre avec de la crème de cirage (environ tous les 1 ou 2 mois).
Saphir en fait d'excellentes (Crème Surfine pour vos chaussures quotidiennes, Pommadier Médaille d'Or pour les plus belles), mais d'autres marques feront également l'affaire (Grison, etc.). Privilégiez les crèmes de couleur, qui approfondiront la couleur d'origine et éviteront de la délaver.
L'application est simple : enfilez la chaussure sur un embauchoir (à défaut, bourrez la de papier journal sans intérêt. Un quotidien français, par exemple), nettoyez la avec une brosse ou un chiffon légèrement humide, puis mettez un peu de crème sur un bout de tissu et frottez le cuir avec. Pas besoin d'y aller comme une brute, contentez-vous de masser délicatement pour bien faire pénétrer le tout. Au bout de quelques instants, le cuir devrait devenir visiblement moins sec et plus souple. Laissez la chaussure reposer pendant quelques heures, puis frottez là vigoureusement avec une brosse en crin de cheval pour enlever l'excès de crème et éviter les tâches sur vos pantalons.
Cire moi fort. Nous avons vu plus haut que le cuir est une matière délicate. Raison de plus pour ne pas utiliser de pâte de cirage bas de gamme. Les produits Kiwi et consorts sont extrêmement efficaces sur le court terme, mais leur secret réside dans l'utilisation massive de silicone : le résultat fait instantanément briller vos chaussures, mais laisse une couche totalement étanche qui aura vite fait d'étouffer et assécher le cuir. Choisissez donc des pâtes de cirage naturelles, composées de cire d'abeille et autres joyeusetés hippies (telles que les excellentes Pâte de Luxe ou Pâte de Luxe Médaille d'Or chez Saphir).
Là encore, l'application est un jeu d'enfant. En laissant la chaussure sur son embauchoir, passez un rapide coup de brosse pour enlever les impuretés puis appliquez un peu de pâte avec un chiffon, en frottant de manière circulaire. Ne surchargez pas mais assurez-vous qu'une fine couche de pâte couvre l'ensemble de la chaussure (à l'exception de la semelle, bien évidemment). Vos chaussures ont maintenant l'air plus sales qu'au début ? C'est normal. Donnez de généreux coups de brosse : magie de la cire d'abeille, vos souliers brillent soudainement de mille feux. Et en bonus ils sont désormais (relativement) protégés contre la pluie. Pour encore plus de brillance, vous pouvez frotter un dernier coup avec une peau de chamois (qui n'a de peau de chamois que le nom, rassurez-vous).
Inutile de répéter toute l'opération quand ce vernis s'amenuise. Un simple brossage un peu musclé avant de partir au bureau suffira à réchauffer le cirage, ce qui l'étalera sur la chaussure et la fera briller de nouveau. Et quand cela ne suffit plus, réappliquez une petite couche de pâte de cirage.
Glaçage de raison. Mais peut-être que l'éclat de base de la pâte de cirage ne vous suffit pas ? Peut-être voulez-vous des émotions fortes, de l'amour enflammé ? Peut-être rêvez-vous secrètement que vos chaussures soient les John Travolta de la godasse et brillent comme une boule disco sur le dancefloor du Macumba ? Pas de panique, j'ai la solution. Il suffit de faire un glaçage.
Après un cirage classique, prenez un morceau de tissu (le plus doux et lisse possible, par exemple un bas en nylon) et tendez le sur votre main, de manière à recouvrir le bout de deux doigts sans aucun plis. Mettez une toute petit dose de pâte de cirage, puis une goutte d'eau sur la pâte. Pour éviter d'en mettre trop, vous pouvez simplement tapoter du bout des deux doigts la surface d'un peu d'eau mise dans un verre. Appliquez ensuite ce mélange sur la chaussure, en effectuant des petits mouvements circulaires et sans trop appuyer. Dès que vous sentez que le tissu ne « glisse » plus aussi facilement, remettez un tout petit peu d'eau (ou expirez sur la chaussure, de façon à y déposer un peu de buée). Rajoutez un peu de cirage au fur et à mesure, toujours par petite dose. Au bout de quelques minutes (parfois un quart d'heure pour les débutants), vous devriez voir apparaître une surface bien plus brillante que le reste, presque réfléchissante. Continuez jusqu'à ce que vous ayez glacé l'intégralité du bout dur et qu'il ressemble à ça : http://imgur.com/ay1A9
ATTENTION : le glaçage ne doit s'effectuer que sur le bout dur, c'est à dire la partie de la chaussure qui ne bouge pas, au niveau des orteils. Autrement, le glaçage sur des parties qui plissent sera fichu en quelques minutes.
- Pour du cuir gras (mdt) :
Tu peux le traiter comme un box classique : crème et même pate. Auquel cas le cuir finira par ressembler à du calf. Un peu idiot à mon sens mais why not.
Sinon tu te contentes de le graisser. Après avoir décrotté les chaussures (important, s'il reste de la poussière elle va pénétrer avec la graisse) tu appliques avec parcimonie ta graisse. Celle que tu as link, ou une graisse Dubbin... y'a des tas de produits plus ou moins forts en graisse. Tu as par exemple un liquide qui est moins violent. Sachant que plus le produit est gras, plus il a tendance à foncer le cuir, surtout clair. Si tu abuses comme un porc (graisse régulièrement et en quantité) le cuir finira même par foncer considérablement (mais perdra en nuances.)
Bref, le produit Saphir avec parcimonie et tous les dix douze ports, c'est, on va dire, l'entretien classique. Il faut le faire une première fois à l'achat du soulier, tu ne sais pas combien de temps il a traîné en réserve. Pour les J&D ce n'est pas nécessaire vu qu'a priori elles arrivent directement du producteur.
- Pour le nubuck/daim (George Sable) :
Le spray de Saphir est excellent, je l'utilise sur mes Viberg. Il nourrit et imperméabilise à la fois. J'ai pris l'incolore, qui ne laisse aucune trace blanchâtre après application. Personnellement j'utilise cette brosse qui marche du tonnerre. J'ai aussi la brosse crêpe, que je n'utilise pas des masses mais qui est probablement utile pour enlever des taches sur des chaussures de couleurs claires. L'éponge est plutôt réservées aux daims très fragiles.
- Quelques conseils de pro :
- Ne portez pas la même paire de chaussures deux jours d'affilés. Laissez leur le temps de sécher, sur un embauchoir en bois non-verni (de façon à ce que le bois puisse absorber l'humidité), au moins 24h avant de les remettre. Deux paires de chaussures de qualité moyenne portées en alternance tiendront plus longtemps qu'une excellente paire de chaussures portée tous les jours.
- Cirez vos chaussures avec de la pâte de cirage d'une autre couleur (par exemple du cirage bleu marine sur des chaussures noires) pour obtenir des couleurs plus profondes.
- Occasionnellement (une fois tous les 3 mois est largement suffisant), nettoyez vos chaussures à fond en utilisant une crème riche (comme la Crème Universelle de Saphir). Appliquez avec modération, puis laissez reposer avant de brosser le tout. Il est également conseillé de le faire juste après l'achat, au cas où les chaussures que vous venez d'acquérir auraient passé un peu trop de temps à sécher dans leur boite.
- Si vos pompes sont vraiment dégueulasses, un lavage en profondeur s'impose. Vous pouvez utiliser du savon pour sellerie (Saddle Soap Étalon Noir chez Saphir) ou, pour les taches vraiment tenaces, un détachant comme le Réno'Mat de Saphir. Attention, ces deux produits assèchent fortement le cuir (notamment le Réno'Mat, qui est plus ou moins le Heinrich Himmler des nettoyants) et il faut donc bien veiller à l'hydrater après coup avec une bonne dose de crème riche.
- Infos générales
- Fer et patin (George Sable)
Ça n'est pas hyper complexe, mais il vaut mieux aller chez quelqu'un qui fait du bon travail. Pour le fer, notamment, demande bien un fer encastré vissé, qui ressemble à ça :
Source : De Pied en Cap
Et évite comme la peste le fer « haricot » cloué, qui ressemble à ça :
Source : De Pied en Cap
Les premiers sont intégrés harmonieusement à la semelle. Les deuxièmes sont laids, débordent de la chaussure et risque de se détacher. Assure toi aussi que les vis sont en laiton ou en inox et pas acier (ça rouille !).
Quant au patin, demande bien un patin « crêpe », plus souple que les patins « Topy » basiques en caoutchouc très durs et rigides.
Au total, compte environ 40€ pour du boulot bien fait.
Pro-tip : porte tes chaussures 2/3 fois (par temps sec) avant de les apporter chez le cordonnier. Ça permettra de laisser le temps à la semelle de prendre sa forme définitive et d'éviter que le patin et le cuir s'assemblent mal.
- Fabrication
Plein de très bonnes infos sur le Wiki du forum De Pied en Cap (attention toutefois, un montage Blake peut être de très bonne qualité si le savoir faire suit, l'article est donc à nuancer) et sur le billet de Jacques et Démeter.
3. Chemises
À savoir :
- Dans le cas où vous opteriez pour du sur-mesure, il est fortement conseillé de prendre ses mesures sur une de vos chemises et non pas sur le corps, quitte à ajuster celles-ci de quelques centimètres après !
- Chemises en lin (George Sable) :
Ça peut être très beau, mais fait très vite cheap. Et c'est une horreur en termes de froissage. Un bon compromis se trouve dans les mélanges lin/coton. 30% de lin suffit amplement pour rendre la chemise compatible avec les grosses chaleurs.
4. Polos
- À savoir : (blueray, Krogort, Mdt)
- Polo de RL : tiennent plutôt pas mal, les couleurs tiennent bien et surtout la coupe est chouette. Le col est pas top par contre (se gondole vite -mais ça peut venir du fait que je les repasse pas!)
- Ben Sherman : couleurs sympas, mais j'ai l'impression qu'ils s'agrandissent après les lavages.
- Fred Perry : pareil que ci-dessus, + le col qui est très fragile et a du mal à garder sa forme après plusieurs lavages
- Esprit : bon rapport qualité/prix, avec une coupe cintré chouette (à choper en solde)
- Abercrombie : NICKEL! J'ai été très agréablement surpris de la qualité. La toile est épaisse et douce, le col est également assez épais + renforcé là où il y a les boutons, ce qui fait qu'il se "tiens" bien, même après mutliples lavages. La coupe est aussi chouette. Deux problèmes : faut aimer le choix des couleurs/assortiements, et les prix sont beaucoup trop élevés en europe (70€).
L'été dernier j'ai acheté 2 polos Lacoste, 2 Fred Perry et 2 Ralph Lauren.
Les Ralf Lauren sont ceux qui ont le mieux tenu, suivi de prés par les Lacoste et enfin les Fred Perry ont légèrement délavé et sont assez reches.
Les Ralf Lauren sont dans un tissus assez épais cela dit donc ça pourrait expliquer pourquoi ils tiennent bien. Par contre les cols sont très rigides et partent n'importe comment. Et attention a bien prendre les Slim Fit sauf si tu es un Américain obèse, coupe légèrement resserrée et surtout l'avant et l’arrière sont sensiblement a la même longueur.
Mes préférés restent les Lacoste cela dit, le tissus est assez fin, ils sont facile a repasser, le col a pile la bonne tenue et même si c'est plus ce que c’était ils vieillissent pas si mal que ça.
Tommy Hillfiger je sais pas si ils font des coupes Slim sur les polo mais en boutique les Polo (et chino) sur les mannequins sont remplis d'épingles pour les faire paraître plus ajustés. Alors que c'est de la coupe ultra large pour Américain bedonnant.
Un polo, c'est :
- soit avec un logo, auquel cas Lacoste, Lacoste ou Lacoste. Ils ont inventé le polo, ils sont légitimes. Le polo Lacoste se porte avec un crocodile vert (les autres couleurs sont hérétiques) et si possible avec un petit coté délavé snob.
- soit sans logo, auquel cas qu'importe.
Si t'as du fric, choix 1. Sinon choix 2.
Attention, pour porter un polo il faut avoir un physique de tennismen des années 30, c'est à dire sportif mais pas monstrueux. Les crevettes portent des chemises, les mecs qui abusent de la whey ressemblent à rien donc osef.
La qualité de Lacoste est sinusoïdale. C'est une marque maniaco-depressive qui se sent plus pisser, démultiplie les collections et sacrifie la qualité, se casse la gueule, devient humble, se ressert autour de bons produits en petite quantité, a de nouveau du succès, se sent plus pisser, ad lib.
En ce moment ils sont sur la pente descendante.
5. Manteaux
Chaud et imperméable, plutôt parka.
Tout ce qui est laine (pardessus, caban, duffle ou veste façon Filson) sera chaud mais pas vraiment shower-proof. La bonne laine est hydrophobe, de quoi se prendre une averse sans être trempé, mais pas une vraie pluie.
La parka, c'est en général du coton (gabardine ou waxé) ou du synthétique à l'extérieur, donc plus imperméable, et une doublure à l'intérieur (duvet, synthétique...)
Le désavantage de la parka, c'est que c'est moins habillé et généralement moins flatteur pour la silhouette.
Léger, plutôt coton, ou alors laine légère type blazer. Là encore le coton peut être une gabardine ou waxé pour l'étanchéité : trench-coat dans le premier cas, waxed façon Barbour ou chore-coat dans le second. Ou du coton classique, par exemple le Doyle d'Epaulet. Le coton est mois formel, le blazer en laine l'est plus. Tu as aussi des shell techniques qui sont imperméables et respirantes, un peu l'équivalent de la parka mais en plus light. Selon ta taille tu peux t'orienter vers les pièces longues (mi-cuisse) ou courtes (blouson.)
Le cuir a l'avantage de pouvoir prendre la pluie (mais pas trop souvent) et de bien isoler, il est donc assez polyvalent.
Pour une Parka ou les shells, regarder Dunderdon, mais aussi Fjallraven, Patagonia, ce genre de marques un peu techniques.
Caban, pardessus, Blazer tout le monde en fait.
Blouson, Commune de Paris a souvent des trucs sympa.
Vestes en coton waxées ou non, les marques un peu workwear/casu, par exemple Bleu de Paname.
Duffle-coat, la référence classique c'est Gloverall, mais il faut faire gaffe aux différentes gammes.
Dans tous les cas, si laine, ne pas prendre sous les 80% de naturel, sauf mélange très technique. (Mdt)
6. Matières, tissage et tricotage
- Lexique
Voir le lexique des tissus I et II sur le blog For the discerning few.
- Mailles
Quelques indications générales sur les mailles (merci à Mdt) :
- Tricot : matière qui est tricotée. Par opposition au tissu, qui est tissé. On tricote à la main ou sur un métier à tricoter. On tisse sur un métier à tisser.
- Maille : un tricot est composé de mailles. Imaginez une cotte de maille par exemple pour bien visualiser. Le tricot, c'est l'ensemble de la cotte. La maille, c'est la petite pièce individuelle.
- Jauge : le nombre de mailles dans un pouce. Plus la jauge est élevée, plus il y a de mailles dans un pouce, donc plus chaque maille est petite. C'est traitre : petite jauge = grosse maille, grosse jauge = petite maille. Une épaisseur Bompard c'est genre du 12 pour un classique, 16 pour un extrafin.
- Point : la manière de tricoter la maille. Le plus connu, c'est le point jersey, qui forme de petits 'V' sur l'endroits et de petites vaguelettes sur l'envers.
- Fil : la matière première. Un fil que l'on mets sur l'aiguille à tricoter en gros. Le piège, c'est que ce fil est très rarement composé d'un unique brin. Dans la majorité des cas, on a deux brins qu'on enroule l'un sur l'autre pour donner un effet de torsion (on retrouve ça dans le double retors en tissage), c'est ce qu'en cachemire français on va appeler 2 fils. Les anglo vont utiliser PLY, même si ce n'est pas tout à fait pareil.
- x fils : plus tu tricotes une grosse maille, plus le fil doit être épais. Sinon tu te retrouves avec une véritable cotte de maille pleine de trous, les mailles étant peu épaisses et très espacées. Donc soit tu choisis un fil de moins bonne qualité (plus épais, par exemple une laine d'agneau à la place du cachemire), soit tu augmentes artificiellement la taille de ton fil en enroulant plus de 2 brins. C'est le 4fils, 8 fils, etc. La qualité n'est pas supérieure au 2fil, c'est juste un fil plus épais pour tricoter des mailles plus grosses.
- Titrage : la qualité de ton fil, exprimée par yy/x, ou x indique le nombre de fils et yy l'épaisseur. La division des deux donne le nombre de mètres pour avoir un gramme de matière. Donc plus yy est élevé, plus le fil est de qualité.
- Laine (Mdt, MrBeaner)
Seule la laine de première qualité provenant de la tonte d’animaux sains et vivants peut être dotée du label « Woolmark ». La désignation "laine vierge" correspond à un produit auquel on n’a ajouté que 7 % au maximum d’autres fibres, tandis que pour la pure laine vierge ce pourcentage est ramené au maximum à 0,3 % d’autres fibres. Les désignations 100 % laine, pure laine ou laine peuvent correspondre à une laine de moindre qualité ou à de la laine recyclée.
Bonne laine mérinos > mauvais cachemire.
Pour les pulls en laine délicats, il est bon de les laver dans un filet. Bompard en vend pour 5 €, mais ça se trouve un peu partout (attention à ce que la maille du filet ne soit pas trop large). Une taie d'oreiller fait aussi l'affaire.
- Cachemire
- Lavage : (George Sable)
Étonnamment, le cachemire est une laine qui ne craint pas particulièrement l'eau. Les lavages successifs peuvent même adoucir la fibre, à condition qu'ils soient fait correctement. La première fois se fait de préférence à la main, avec de l'eau froide et très peu de lessive pour laine. Les suivantes peuvent ensuite se faire en machine, toujours dans un filet, à froid, avec un programme délicat, un minimum d'essorage et sans autre vêtement aux tissus plus rugueux et potentiellement « abrasifs » (comme, par exemple, du denim). Faites ensuite sécher à plat sur une serviette, en retournant le pull de temps à autre.
Dans tous les cas, utilisez uniquement de la lessive pour laine et en petite quantité ! La lessive « standard » contient des enzymes, qui ont pour rôle de bouffer les protéines (par exemple, celles de la tache laissées par votre kébab). Manque de pot : à la différence du coton qui n'est ni plus ni moins que de la cellulose, la laine est constituée de protéines (tout comme la soie, les plumes et tous les poils d'animaux en général). Une lessive lambda aura donc vite fait de massacrer vos vêtements en mérinos/cachemire/alpaga/mohair (et autres laines dont l'énumération serait longue et fastidieuse), en boulottant peu à peu la matière même des dit-vêtements. Sur un pull, qu'on lave assez rarement par définition, les effets mettront évidement du temps à devenir visible, mais utiliser une lessive non-adaptée aura rapidement raison des chaussettes en laine lavée après chaque port. Adieu Doré Doré, bonjour chagrin.
Certaines lessives pour laine (comme celle que j'utilise) contiennent également de la lanoline, c'est à dire du gras naturellement présent sur la laine avant la tonte. Cela permet de renouveler la lanoline enlevée par les lavages successifs, ce qui « hydrate » et adouci la laine tout en lui rendant ses propriétés hydrophobes (celles qui font que la laine vous protège de la pluie et vous évite de transpirer comme un goret).