En général, ce genre de titre laisse présumer l’arrivée imminente d’un pavé ennuyeux au possible pour parler du nouveau logiciel de DRM qui mettra tout le monde à genoux, y compris les acheteurs de jeux honnêtes, avant d’être piraté dans les deux semaines qui suivront.
Bien au contraire, c’est une politique tout en souplesse que le CEO d’Electronic Arts, John Riccitiello, a exposée au site Industry Gamers. Tout commence avec la fuite d’une version définitive des Sims 3 près de deux semaines avant sa sortie (on vous en a parlé dans la version papier), ce qui ne manque pas de propulser le titre en tête de tous les réseaux de download possibles : en effet, le titre ne comporte pas d’autre protection qu’une simple clé CD en lieu et place des protections habituelles, ce qui équivaut à se promener nu en portant un panneau « Servez-vous » dans une prison pour déviants sexuels (ou dans la rédaction, si vous avez le physique d’Olivia Wilde). Après avoir ironisé sur le sujet en parlant d’opération marketing secrète, Riccitiello explique qu’en réalité cette fuite était une extraordinaire opportunité pour vérifier l’efficacité de leur nouvelle politique : mettre le contenu minimum pour le fonctionnement du jeu sur le disque, et le contenu additionnel en download gratuit après enregistrement auprès du site officiel du jeu (avec vérification du numéro de série). En résumé, explique-t-il, c’est un peu comme si une démo avait été livrée sur le CD, pour inciter les pirates qui ont apprécié le jeu à revenir dans le droit chemin, notamment grâce à un étonnant message sur le launcher de la version piratée du jeu qui vous annonce en résumé que « Pirater c’est mal bouh vilain, mais on ne vous en veut pas. Si vous achetez le jeu et vous enregistrez par contre, tout deviendra plus rose, vous épouserez dans l’année un top model et ça serait vachement plus sympa. »
Apparemment, le système aurait été plutôt efficace, avec un taux de piratage certes impressionnant (popularité de la licence oblige) mais aussi de nombreux pirates qui seraient retournés dans le rang (données recueillies via la connexion automatique du launcher du jeu au site internet, capable de reconnaître version officielle et version pirate). John Riccitiello conclut en expliquant que pour lui, cette technique pourrait être l’avenir de la protection dans les jeux vidéo, en rendant le service continu tellement important que posséder le jeu piraté sans possibilités d’évolution serait ridicule. Il ajoute que EA n’est pas le seul à penser ainsi, prenant pour exemple Dragon Age de Bioware, pour lequel pas moins de deux ans de suivi à coup de DLC sont prévus.
Au final, on ne peut qu’espérer que ça fonctionne, histoire d’arrêter la course à la surprotection qui emmerde tout le monde, (consommateurs honnêtes compris) mais je pense plutôt parier sur un piratage du contenu additionnel dans la semaine qui suivra sa sortie.
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