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  1. #1
    Jusqu'ici tous les topics ne parlent que d'architectures classiques. Il est temps de réparer cette injustice.



    L'ordinateur quantique n'est plus de la science-fiction. IBM en a un à 5 qubits en libre accès depuis l'an dernier, et bientôt un autre à 16 qubits. Et une version commerciale à 17 qubits.
    https://phys.org/news/2017-05-ibm-po...rocessors.html

    Google prévoit d'avoir une offre commercialement viable d'ici 5 ans :
    http://www.nature.com/news/commercia...-years-1.21583

    Pendant ce temps, Microsoft cherche des technos encore plus exotiques.
    https://www.nature.com/news/inside-m...mputer-1.20774

    Globalement, on sait faire aujourd'hui des ordinateurs quantiques universels à une douzaine de qubits, et on prévoit d'atteindre la centaine dans les prochaines années. Simuler un ordinateur quantique avec du calcul classique a une complexité exponentielle dans le nombre de qubits : à partir de 40 ou 50 on commencera à leur faire faire des calculs qu'on ne saurait pas faire autrement.

    Outre le nombre de qubits, leur durée de vie et les taux d'erreur sont des paramètres critiques. On peut employer des codes correcteurs d'erreurs, mais ça demande des qubits supplémentaires.

    J'ai commencé à jouer avec le processeur à 5 qubits d'IBM il y a quelques mois. Les possibilités sont bien sûr très limitées à ce stade, mais c'est rigolo.
    Dernière modification par Møgluglu ; 02/11/2017 à 17h00.

  2. #2
    DWave propose pas mal d'infos intéressantes et des tutos, y'avait aussi un endroit pour soumettre ses algos quantiques mais je le retrouve plus, ils l'ont peut-être retiré.

    https://www.dwavesys.com/software
    https://www.dwavesys.com/resources/tutorials

    - - - Mise à jour - - -

    Ils ont un github aussi avec des trucs intéressants

    https://github.com/dwavesystems

  3. #3
    S'il te plaît, on parle d'ordinateurs quantiques ici.

    Enfin c'est vrai qu'ils auraient tort de se priver de surfer sur la vague quantique, d'autant qu'il semble qu'il y ait effectivement des effets quantiques à l'œuvre dans leur bouzin.
    Mais D-Wave c'est plus un accélérateur analogique dédié qu'un ordinateur, et la façon qu'ils ont de redéfinir les termes du calcul quantique à leur façon en entretenant le flou est particulièrement agaçante.

  4. #4
    C'est pas faux. Mais j'ai pas suivi ce qu'ont fait IBM et Google, y'a les spécifications quelque part? Ça se trouve c'est de même nature non? Il me semblait que le problème de l'oracle/boite noire était toujours pas résolu pour faire du vrai calcul quantique. Mais je suis pas super à jour.

    Google avait acheté de la machine DWave aussi il me semble, mais ils font leurs propres truc à côté?

    ---

    'Tain en me renseignant sur le sujet je vois qu'IBM avait factorisé 15 en 2001 en utilisant Shor. Le futur c'est maintenant
    Dernière modification par Anonyme20240202 ; 06/06/2017 à 16h17.

  5. #5
    https://quantumexperience.ng.bluemix.net/

    Il y a des tutos, tu peux créer un compte pour jouer avec la machine à 5 qubits (et bientôt avec celle à 16 qubits). C'est bien un ordinateur quantique universel qui se programme avec des descriptions de circuits quantiques. Ils ont un cliquodrome pour programmer en plaçant des boîtes à la souris ou en langage qasm directement sur le site web, et aussi un SDK Python pour scripter la génération de code et la soumission de jobs.

    Pour les specs du hardware, voici deux papiers récents :
    https://arxiv.org/abs/1510.04375
    https://arxiv.org/abs/1702.01852
    Dernière modification par Møgluglu ; 06/06/2017 à 16h42.

  6. #6
    Super, merci pour les liens, microsoft propose aussi une lib' de simulation de circuits quantique apparemment: https://www.microsoft.com/en-us/rese...rations-liqui/

  7. #7
    Oui, tu as plusieurs simulateurs, par exemple Quirk sur le web :
    http://algassert.com/quirk
    (Attention ça pique les yeux!)

  8. #8
    On est obligé de mettre ça là alors. Sans doute la meilleure vulgarisation que j'ai lu sur le sujet.

    https://www.smbc-comics.com/comic/the-talk-3

  9. #9
    J'aime beaucoup smbc mais ce comic est vraiment un échec total et l'inverse de ce qu'il dénonce. Genre il balance des trucs qui peuvent paraitrent compliqués pour le profane comme espace de Hilbert et nombres complexes alors que ce sont 2 notions très simples et très bien comprises, simplement souvent mal expliquées et mal nommées (nombres imaginaires/complexes est un terme très souvent critiqués, son existence est principalement justifié historiquement, espace de Hilbert pareil, c'est un nom qui représente une définition qu'on évite de redonner à chaque fois, comme beaucoup de trucs en maths), sans prendre le temps de donner des définitions précises (ce qu'il dénonce justement). Les envolées du genre "new ontological category: a way of combining things that doesn't really map onto any classical concept" est complètement fausse. La sphère de poincaré existait: https://fr.wikipedia.org/wiki/Sph%C3..._Poincar%C3%A9 et de toute façon c'est parfaitement explicable avec des mots simples, le formalisme rend la chose plus difficile à comprendre.

    Enfin il a pas totalement tort sur la superficialité de beaucoup de vulgarisations et le racolage autour de la physique quantique, mais je trouve que pire que la vulgarisation approximative, c'est cette nouvelle posture où tu sous-entend que c'est trop compliqué et que le public non spécialiste doit se contenter d'une explication approximative (vous êtes trop bêtes). Si t'arrives pas à expliquer quelque chose c'est que tu l'as pas comprise. Un peu facile de balancer quelque bribes et termes formels en se moquant de la vulgarisation classique (qui reste proche de la réalité).

    Le pire c'est qu'il sous entend une seule utilisation possible des propriétés quantiques pour le calcul alors qu'il y en a plusieurs

  10. #10
    Je vois pas trop le problème de placer quelques vannes avec les espaces de Hilbert et les nombres complexes. (Jelb: dans le comic, c'est le gamin qui s'en rend compte tout seul, parce qu'il a compris, pas parce qu'on lui a balancé la définition.)
    Les nombre complexes c'est au programme de lycée, on ne va pas s'amuser à réinventer les termes sous prétexte qu'on est pas d'accord avec ceux du XVIIe. Je ne vois pas en quoi c'est prendre les gens pour des idiots que d'employer du vocabulaire mathématique standard au lieu de parler en terrains de football.
    Et la sphère de Poincaré ne permet justement pas de modéliser le comportement d'un système à plusieurs qubits, qui est ce dont on parle ici.

    Sinon tu penses à quelle autre utilisation des propriétés quantiques ?

  11. #11
    Veux pas partir trop off-topic

    Je voulais juste dire que le comic était tout aussi mauvais, voire pire que les vulgarisations classiques dont il se moque et qu'il ne fait pas preuve d'exactitude (+ name dropping Hilbert Space alors que c'est normal qu'un article de vulgarisation n'utilise justement pas de formalisme) alors que c'est ce qu'il dénonce. La sphère de poincaré j'en parle spécifiquement pour un passage ou il décrit l'état quantique d'un qbit (a way of combining things that doesn't really map onto any classical concept, faux).

    Ensuite son explication ne permettrait pas d'expliquer la différence entre un système adiabatique à la DWave et un système "classique", tous les deux affublés de quantum, par ailleurs on trouvera certainement d'autres utilisations des propriétés quantiques. C'est une chose de connaître les propriétés quantiques, s'en est une autre de les exploiter de manière intelligente pour un problème donné (Shor, etc.). Le "quantum" computing n'émerge pas directement des propriétés quantiques, c'est un travail supplémentaire, encore incomplet.

    "In quantum computing, the whole idea is to choreograph a pattern of interference where the paths leading to reach wrong answer interfere destructively and cancel out, while the paths leading to the right answer reinforce each other."

    Mouais, bien simpliste et inexact tout ça, on va pouvoir faire des ordinateurs quantique avec un étang et quelques vagues. Peut-être que le 2^n joue un rôle là-dedans en fait.

    J'ai trouvé ça pédant quoi, mais rien de grave

    ---

    Tiens d'ailleurs y'a la cryptographie quantique aussi dans le tas, https://en.wikipedia.org/wiki/Quantum_cryptography

    Qui utilise d'autres propriétés quantiques (que celles du comic), bon après c'est pas vraiment du computing au sens strict de computation.

    (Bientôt dans votre salon, les câbles ethernet quantiques)

    ---

    D'ailleurs, pour finir, vous avez déjà des ordinateurs quantiques chez vous, si vous avez un disque dur.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Magn%C...ce_g%C3%A9ante

    (prix nobel français)
    Dernière modification par Anonyme20240202 ; 08/06/2017 à 14h10.

  12. #12
    Citation Envoyé par Kamikaze Voir le message
    Je voulais juste dire que le comic était tout aussi mauvais, voire pire que les vulgarisations classiques dont il se moque et qu'il ne fait pas preuve d'exactitude (+ name dropping Hilbert Space alors que c'est normal qu'un article de vulgarisation n'utilise justement pas de formalisme) alors que c'est ce qu'il dénonce. La sphère de poincaré j'en parle spécifiquement pour un passage ou il décrit l'état quantique d'un qbit (a way of combining things that doesn't really map onto any classical concept, faux).
    Si on veut enculer des mouches, je peux mettre l'accent sur combining things dans la phrase : on parle bien de l'état de plusieurs qubits, pas d'un seul.

    Ensuite son explication ne permettrait pas d'expliquer la différence entre un système adiabatique à la DWave et un système "classique", tous les deux affublés de quantum, par ailleurs on trouvera certainement d'autres utilisations des propriétés quantiques. C'est une chose de connaître les propriétés quantiques, s'en est une autre de les exploiter de manière intelligente pour un problème donné (Shor, etc.). Le "quantum" computing n'émerge pas directement des propriétés quantiques, c'est un travail supplémentaire, encore incomplet.
    À ce compte-là, les transistors utilisent aussi les propriétés quantiques pour calculer. Le terme "quantum computing" est utilisé de manière précise par la communauté scientifique depuis les années 1980, pour désigner les systèmes basés sur des modèles équivalents aux machines de Turing quantiques.
    Pour autant que je sache il n'y a que D-Wave qui s'est mis récemment à reprendre le terme à son compte pour désigner autre chose.

    Sur la forme c'est simplement pénible. Sur le fond, est-ce que les machines de recuit quantique de D-Wave sont intrinsèquement plus puissantes que des hypothétiques machines de recuit classiques, comme c'est le cas pour les ordinateur quantiques par rapport aux ordinateurs classiques ?

    "In quantum computing, the whole idea is to choreograph a pattern of interference where the paths leading to reach wrong answer interfere destructively and cancel out, while the paths leading to the right answer reinforce each other."

    Mouais, bien simpliste et inexact tout ça, on va pouvoir faire des ordinateurs quantique avec un étang et quelques vagues. Peut-être que le 2^n joue un rôle là-dedans en fait.
    Oui, c'est ça. Cette phrase est très bien, elle donne exactement l'intuition de comment le calcul quantique fonctionne. Sans interférence, tu ne fais que du calcul probabiliste classique.

    Tiens d'ailleurs y'a la cryptographie quantique aussi dans le tas, https://en.wikipedia.org/wiki/Quantum_cryptography

    Qui utilise d'autres propriétés quantiques (que celles du comic), bon après c'est pas vraiment du computing au sens strict de computation.
    Même là, ça reste basé sur de la superposition et des interférences et l'intuition reste valable. Tu peux implémenter ces protocoles sur des machines de Turing ou circuits quantiques.

  13. #13
    A gagné quete'chose Avatar de Pifou
    Ville
    Tintin, avant
    Je découvre ce topic.
    Ôtez-moi d'un doute : ça ressemble furieusement à du calcul matriciel l'archi quantique, ou bien ?
    Noël Malware in CPC HS33 - Spécial années 2000
    Les voitures devaient voler, mais ça n'a pas été le cas.
    Les avions non plus d'ailleurs. A la place, ils s'écrasaient dans des tours (...)

  14. #14
    Oui c'est normal

    La mécanique matricielle est la première définition complète et correcte de la mécanique quantique. Elle prolonge le modèle de Bohr en décrivant la manière dont se produisent les sauts quantiques, en interprétant les propriétés physiques des particules comme des matrices évoluant dans le temps

  15. #15
    Et plus généralement, dans les définitions modernes, les calculs qui sont derrière c'est de l'algèbre (multi)linéaire à fond les ballons, ouais.

    Mais ça veut juste dire que le comportement au niveau hardware d'un ordinateur quantique se modélise bien avec de l'algèbre linéaire. Le software qui tourne dessus ne fait pas forcément (et généralement pas) des calculs d'algèbre linéaire. Ça serait comme réduire les ordinateurs classiques à l'algèbre de Boole.

    Et surtout on ne peut pas calculer n'importe quoi. En gros, tu peux faire des opérations linéaires dans un espace énorme à 2^N dimensions (i.e. contenant O(2^(2^N)) états). Mais pour lire le résultat tu dois faire une mesure qui projette l'état dans un espace à N dimensions seulement. Tout l'art est de construire la projection qui va bien pour choper l'information intéressante dans tout ce que tu as calculé.

  16. #16
    Citation Envoyé par Møgluglu Voir le message
    Mais ça veut juste dire que le comportement au niveau hardware d'un ordinateur quantique se modélise bien avec de l'algèbre linéaire. Le software qui tourne dessus ne fait pas forcément (et généralement pas) des calculs d'algèbre linéaire. Ça serait comme réduire les ordinateurs classiques à l'algèbre de Boole.

    --------

    Et surtout on ne peut pas calculer n'importe quoi. En gros, tu peux faire des opérations linéaires dans un espace énorme à 2^N dimensions (i.e. contenant O(2^(2^N)) états). Mais pour lire le résultat tu dois faire une mesure qui projette l'état dans un espace à N dimensions seulement. Tout l'art est de construire la projection qui va bien pour choper l'information intéressante dans tout ce que tu as calculé.
    Très bon résumé ça serait bien dans le premier post

  17. #17
    Pas con. Mais pour l'instant je vais plutôt mettre une photo, c'est plus engageant.

  18. #18
    A gagné quete'chose Avatar de Pifou
    Ville
    Tintin, avant
    Une fois de plus, c'est assez étonnant de voir que des outils mathématiques pas récents permettent de définir et manipuler des choses que l'on commence tout juste à entre-apercevoir.
    Abyssal.
    Noël Malware in CPC HS33 - Spécial années 2000
    Les voitures devaient voler, mais ça n'a pas été le cas.
    Les avions non plus d'ailleurs. A la place, ils s'écrasaient dans des tours (...)

  19. #19
    Ça dépend de ce que tu appelles pas récent, mais la physique quantique, ça date des années 1920, tout comme les formalismes mathématiques comme les espaces de Hilbert, les notations de Dirac et compagnie. Et c'est juste les outils mathématiques les plus commodes qu'on ait trouvé jusqu'ici pour modéliser ce qui se passe dans la nature, que les physiciens ont construit avec ce qu'ils avaient sous la main. C'est pas forcément un truc fondamental. Si ça se trouve on découvrira un jour une abstraction totalement différente et bien plus élégante.

    Le calcul quantique, lui, a commencé dans les années 1980, quand on a commencé à imaginer sérieusement de construire des systèmes quantiques pour calculer et résoudre des problèmes, et plus seulement pour observer les phénomènes physiques de la nature. Les principaux algos et résultats théoriques datent des années 1990.

    Aujourd'hui, la théorie du calcul quantique est un domaine plutôt mature : on n'a pas trouvé d'algo fondamentalement nouveau depuis 20 ans (il y a encore beaucoup d'avancées par ailleurs, notamment sur les codes correcteurs d'erreur, mais les bases sont posées et on sait où on va.)

    Ce qui est nouveau, c'est que maintenant on commence à savoir construire des machines et à mettre en pratique toute la théorie développée entre 1920 et 2000. Et c'est ça que je trouve intéressant.

  20. #20
    Cocorico : Atos annonce une machine (classique) pour la simulation de circuits quantiques.
    https://atos.net/en/insights-and-inn...n/atos-quantum

    Bon, c'est moins sexy qu'un vrai ordinateur quantique. Mais en attendant la suprématie quantique et les ordinateurs quantiques à plus de 50 qubits, la simulation est le plus efficace (et ça restera la seule solution pour débugger son code quantique ).

  21. #21
    Eh ben, ils ont réuni du lourd, notre mini Solvay

    Mais c'est clairement le premier pas la simulation, impatient de voire les avancées qui seront faites niveau algo quantiques, je suis sûr que y'aura des trucs géniaux

  22. #22
    Les news de ce mois-ci :

    - Qutech, la startup hollandaise issue de TU Delft qui a un partenariat avec Intel de 50M$ pour construire des ordinateurs quantiques, a aussi sa puce à 17 qubits supraconducteurs : https://newsroom.intel.com/news/inte...kaging-qutech/
    Pour changer des nombres premiers, ils visent 49 qubits pour la prochaine génération.

    Ils ont présenté leur prototype de micro-architecture, c'est-à-dire tout le bazar qui tourne entre l'ordinateur classique à température 300K et le supraconducteur à 20mK, à la conférence d'archi Micro. Naturellement ils ont eu le prix du meilleur article : déjà que les papiers de micro-archi deviennent rares à micro, alors quand en plus elles sont quantiques c'est la gloire assurée.

    - Google avance peu à peu dans son plan de domination du monde, qui prévoit pour rappel d'avoir un business profitable de processeurs quantiques à 50-100 qubits pour simuler des systèmes physiques quantiques. On n'a pas encore le hardware en question, mais on a désormais une bibliothèque pour le programmer en Python : OpenFermion https://research.googleblog.com/2017...en-source.html

  23. #23
    Citation Envoyé par Møgluglu Voir le message
    Aujourd'hui, la théorie du calcul quantique est un domaine plutôt mature : on n'a pas trouvé d'algo fondamentalement nouveau depuis 20 ans (il y a encore beaucoup d'avancées par ailleurs, notamment sur les codes correcteurs d'erreur, mais les bases sont posées et on sait où on va.)
    Est-ce que c'est pas fondamentalement un soucis qui limitera grandement les utilisations d'un futur hypothétique calculateur quantique maison ?
    Dans le sens ou finalement ça colle à très peu d'algo et donc à très peu de domaine d'application sur les programme "normaux".
    Ou alors ça a évolué ? Je faisait une options info quantique dans mon école d'ingé il y a quelques année et c'était pas la joie sur le nombre d'algo existant permettant d'exploiter ces systèmes ...

    Quand je vois qu'on a déjà bien du mal à rentabiliser des CG pour le simple calcul parallèle...

    Du coups, quel est le pourcentage de "Tripotage de nouille" dans tout ceci ?
    Dernière modification par Nilsou ; 10/11/2017 à 01h25.

  24. #24
    Pour moi il ne faut pas voir l'algorithmique quantique comme l'algo classique où n'importe quel programmeur peut inventer un nouvel algo tous les matins.

    Déjà, les algos quantiques style Shor et Grover ne sont évidemment pas les seuls connus ou possible d'implémenter : ce sont juste ceux qui ont une meilleure complexité que leur meilleur équivalent classique connu. Donc ce serait malhonnête de mettre sur le même plan cet ensemble réduit avec l'ensemble de tous les algos classiques connus.
    Ensuite, ce sont des classes d'algos très générales. Notamment Grover que tu peux voir comme un algo brute-force pour attaquer tous les problèmes NP. Question généralité ça se pose là. Donc même avec seulement ces classes d'algos des années 90 on aura de quoi faire.

    (Et je faisais de la provoc : bien sûr qu'on a trouvé et qu'on continue à trouver plein de choses depuis 20 ans et c'est un domaine très actif. Même dans les algos, par exemple celui de Harrow en 2008 pour la résolution de systèmes d'équations linéaires. Ce que je veux dire c'est qu'on ne part pas de zéro.)

  25. #25
    Citation Envoyé par Møgluglu Voir le message
    Pour moi il ne faut pas voir l'algorithmique quantique comme l'algo classique où n'importe quel programmeur peut inventer un nouvel algo tous les matins.
    Mais typiquement moi je vois plutot ça comme un gros soucis pour justifier de l'implémentation d'ordi quantique "grand public" un peu partout. Non ?
    Citation Envoyé par Møgluglu Voir le message
    ce sont juste ceux qui ont une meilleure complexité que leur meilleur équivalent classique connu. Donc ce serait malhonnête de mettre sur le même plan cet ensemble réduit avec l'ensemble de tous les algos classiques connus.
    Je veut bien, mais les autres n'ont pas d’intérêt si on suppose qu'un ordi quantique serait bien plus cher qu'un ordi classique non ?
    Citation Envoyé par Møgluglu Voir le message
    Ensuite, ce sont des classes d'algos très générales. Notamment Grover que tu peux voir comme un algo brute-force pour attaquer tous les problèmes NP. Question généralité ça se pose là. Donc même avec seulement ces classes d'algos des années 90 on aura de quoi faire.
    Sauf que la résolution bruteforce de problème est super rare en algorithmique (du coté du particulier j'entends). Je vois bien comment ça pourrait servir à améliorer le traitement de très grosses bases de données (donc à destination de boite comme Google). Mais je vois mal comment ça pourrait être utile pour justifier une diffusion de masse ... (à part peut-être une carte accélératrice spécifique de recherche du plus court chemin ) . En plus Grover c'est pas une amélioration en racine carré ? C'est pas non plus mirobolesque si ?
    De mémoire il y a aussi un gros soucis si on commence à imaginer son exploitation en pratique. Car la base dans laquelle on recherche il faut la stoquer quelque part, y avoir accès, être capable de la donner à manger au calculateur quantique (mais aussi être capable de la lire de manière classique), ça pose "quelques" soucis quand on imagine une possible implémentation future. Notamment si on imagine un systeme ou le taux de transfert de cette base n'est pas le facteur limitant...

    En substance, je maintient donc ma remarque sur le futur des calculateurs quantique "maison".

  26. #26
    Citation Envoyé par Nilsou Voir le message
    Mais typiquement moi je vois plutot ça comme un gros soucis pour justifier de l'implémentation d'ordi quantique "grand public" un peu partout. Non ?
    Si tu penses à un "PC quantique" ou "GPU quantique", OK, c'est clairement de la science fiction pour l'instant. Ne serait-ce que parce que les technos qui marchent pour l'instant demandent une salle entière pleine de pompes et de l'hélium liquide pour maintenir la puce quantique au frais autour de 15mK. C'est pas un truc que tu vas mettre dans ton salon.

    Mais ça n'exclue absolument pas d'éventuelles applications grand-public qui tourneraient sur des serveurs dédiés dans le cloud. Tout comme les moteurs de recherche et les réseaux sociaux sont des applications grand-public, pourtant les machines qui les font tourner sont toutes dans des gros datacenters.

    Après, on n'en est pas là de toute façon. Les premières applications qu'on a en vue, c'est de la simulation de systèmes en chimie quantique. Si ça marche, alors les investissements suivront et on pourra commencer à penser à des applications plus ambitieuses. Si ça ne marche pas, alors ça va retomber comme une merde l'IA dans les années 1970.

    Sauf que la résolution bruteforce de problème est super rare en algorithmique (du coté du particulier j'entends). Je vois bien comment ça pourrait servir à améliorer le traitement de très grosses bases de données (donc à destination de boite comme Google). Mais je vois mal comment ça pourrait être utile pour justifier une diffusion de masse ... (à part peut-être une carte accélératrice spécifique de recherche du plus court chemin ) . En plus Grover c'est pas une amélioration en racine carré ? C'est pas non plus mirobolesque si ?
    De mémoire il y a aussi un gros soucis si on commence à imaginer son exploitation en pratique. Car la base dans laquelle on recherche il faut la stoquer quelque part, y avoir accès, être capable de la donner à manger au calculateur quantique (mais aussi être capable de la lire de manière classique), ça pose "quelques" soucis quand on imagine une possible implémentation future. Notamment si on imagine un systeme ou le taux de transfert de cette base n'est pas le facteur limitant...
    Alors un facteur racine carrée, si ça me fait passer de 10^12 à 10^6 opérations, moi je cracherais pas dessus. Ou même si ça me permet de résoudre un problème 2 fois plus gros. Ça suffirait par exemple à rendre l'authentification par mot de passe obsolète / inutilisable en pratique, même avec des algos de chiffrement qui résistent à Shor.

    Dans son papier original, Grover a effectivement employé le mot "database", mais c'est une mauvaise analogie. D'ailleurs, lui-même a arrêté d'employer ce mot dans ses papiers suivants au profit de "quantum search". Il faut oublier tout rapport avec les bases de données, et voir ça comme un algorithme pour inverser une fonction.

    La fonction, c'est typiquement : "est-ce que cette entrée est une solution de mon problème ?". Si ton problème est NP, alors tu sais par définition évaluer cette fonction en temps polynomial, aussi bien en classique qu'en quantique.
    Tu implémentes ta fonction et tu la compiles avec le reste de l'algo de Grover pour ton ordinateur quantique. Il n'y a pas de stockage d'information, la fonction est calculée à la volée sur un état superposé.
    Dernière modification par Møgluglu ; 14/11/2017 à 13h59.

  27. #27
    Revue de presse de novembre.

    - IBM annonce une machine à 20 qubits commercialisée pour la fin de l'année, et une autre à 50 qubits pour très bientôt promis juré : https://www.ibm.com/blogs/research/2...re-is-quantum/
    La "quantum supremacy" (ou plutôt, la classical non-supremacy) est-elle enfin là ?

    - Pas de chance, il faudra attendre encore un peu, car leurs collègues du bureau d'à-côté ont amélioré les algos de simulation de circuits quantiques sur machines classiques. Ça permet de simuler des systèmes à 56 qubits contre 49 précédemment. Sur un simple supercalculateur avec quelques To de RAM. https://arxiv.org/abs/1710.05867

    - Parlant de machine de simulation, Atos en a vendu au moins une, à Oak Ridge. Une QLM-30, c'est leur petit modèle avec 1 To de RAM : https://www.nextplatform.com/2017/11...future-closer/

  28. #28
    Merci Mogluglu

    'Tain ça se trouve dans un moment on va se retrouver avec l'équivalent quantique de l'Apple II à la maison et on se rendra même pas compte de l'énormité de la chose, vivement l'avenir

  29. #29
    Citation Envoyé par Nilsou Voir le message
    De mémoire il y a aussi un gros soucis si on commence à imaginer son exploitation en pratique. Car la base dans laquelle on recherche il faut la stoquer quelque part, y avoir accès, être capable de la donner à manger au calculateur quantique (mais aussi être capable de la lire de manière classique), ça pose "quelques" soucis quand on imagine une possible implémentation future. Notamment si on imagine un systeme ou le taux de transfert de cette base n'est pas le facteur limitant...
    Sur cette question, Aram Harrow vient de présenter un exposé intéressant cette semaine, qui coche toute la grille de bingo : machine learning + big data + quantum computing + approximate computing.
    (Il est connu notamment pour avoir proposé un algo quantique de résolution de systèmes linéaires en 2009.)


    tl;dw:
    - Le jeu de données est trop gros, mais les paramètres du modèle à déterminer peuvent tenir dans la partie quantique.
    - On peut aussi réduire le jeu de données par des algos classiques.
    - Mieux, on peut utiliser la machine quantique pour participer à la réduction, morceau par morceau.
    - Moralité, ça marche mieux quand la partie classique et la partie quantique collaborent en faisant chacune ce qu'elles savent faire le mieux.

  30. #30
    Depuis le début de l'année, la course au qubit continue : Intel dit 49, IBM dit 50, Google dit 72. Qui sera le prochain à passer la suprémacie quantique ?

    Pendant ce temps, la start-up Rigetti Computing fournit aussi une machine à 19 qubits accessible dans le cloud (mais il faut être approuvé avant de pouvoir poser ses pattes grasses dessus).

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