Libéré d’un sommeil éternel par un gars gentil mais pas très dégourdi, le joueur doit se frayer un chemin hors de catacombes peuplées de squelettes. L’occasion de découvrir ce qui constituera l’immense majorité du jeu : les combats. Le premier contact n’est pas fameux, peu de possibilités, des ennemis très nombreux, du loot stupide (le premier rat que j’ai buté m’a filé des pièces d’or. Je ne sais pas où vous vivez, mais quand je croise un rat, il a rarement une bourse remplie de pièces jaunes)… Il s’agit en tous cas d’un donjon, avec ses clés et ses objets à activer pour débloquer l’accès à la sortie.
Une fois dehors, on nous raconte une histoire de gardien mort depuis des lustres qu’on a ressuscité avec un rituel dangereux et qui seul pourra sauver le monde. Autant le dire tout de suite, si vous avez déjà vu ça quelque part, c’est pareil pour tout le jeu. Tout y est convenu et il ne fait que prendre certains des clichés les plus éculés du genre pour les mettre ensemble dans une marmite au lieu de se donner une identité propre. Le résultat est prévisible : si le goût n’est pas désagréable, il manque singulièrement de saveur.
Assez inégal graphiquement (certains lieux sont très jolis quand d’autres sont très quelconques), à l’ambiance sonore banale et à l’histoire prévisible, Ember n’a pas beaucoup d’atouts. Les combats sont brouillons et leur issue dépend de l’équipement du joueur. Si on peut avoir jusqu’à deux compagnons avec soi, on compte les candidats sur les doigts d’une main.
Les quêtes secondaires sont peu nombreuses, le grind est important pour s’acheter le meilleur équipement possible et même si on peut le personnaliser avec un choix intéressant d’effets variés, le challenge n’est pas particulièrement relevé si on suit l’histoire dans l’ordre prévu. Le craft est complètement anecdotique, les feuilles de perso faméliques, bref, c’est un hack&slash simpliste générique au possible. Difficile de le considérer comme un jeu de rôle tant il manque de profondeur.
L’interface n’est pas non plus un modèle du genre. Peu pratique lors des combats, elle devient pénible dès qu’il s’agit de gérer l’inventaire des personnages. Pour ne pas être en reste, les dialogues se limitent généralement à « réponse gentille palouf powa » et « réponse méchante niark niark niark » qui mènent au même résultat ; tout juste certaines réponses ne déclencheront pas de quêtes secondaires.
Alors ok, il y a bien des moments sympathiques, pas mal de bouquins de quelques pages qui présentent un monde plus complexe que la quête principale ne veut bien le dire, un système de fast travel justifié, mais je me suis vraiment forcé à aller au bout. Le seul twist intéressant n’intervient d’ailleurs qu’à la toute fin du jeu mais c’est bien peu pour sauver le scénario.
Œuvre de N-Fusion Interactive, studio du New Jersey, Ember est le seul jeu de ce genre de leur catalogue puisqu’ils ont développé des FPS sans intérêt et 1979 Revolution: Black Friday, un jeu d’aventure sur la révolution en Iran. Rien que le sujet devrait suffire à en faire un titre plus intéressant. Ils sont aussi responsables de Deus Ex : The Fall sur smartphones. Sorti en 2015 et vendu 10€ sur Steam, j’ai trouvé Ember en soldes à 2,49€ ; sur le moment, je me suis dit que c’était un bon plan.
J’ai tenu le coup pendant quinze heures assez répétitives, motivé par la perspective d’éliminer proprement le jeu de mon backlog et l’espoir d’y trouver plus qu’un simple prétexte à visiter toute la carte en tabassant du streum ; comme on dit, si j’avais su, j’aurais pas venu.